Aquaviva, des milliards de bactéries s’activent pour assainir les eaux usées
Polis

Réutilisation des eaux usées traitées devant la station Aquaviva © Emmanuel Maumon
Au 783 de l’avenue Gaston de Fontmichel à Mandelieu-la-Napoule se dresse Aquaviva, une station d’épuration du groupe SUEZ entrée en service en 2012. Quinze personnes, sous la houlette de Charlène Noble sa directrice, s’y affairent 7j/7 et 24h/24 pour traiter quotidiennement 42 000 m3 d’eaux usées collectées sur neuf communes du bassin versant dont Mougins. Innovante et respectueuse de l’environnement, elle s’appuie sur le procédé d’ultrafiltration et le séchage des boues. Avec ses pompes à chaleur et ses 1700 m2 de panneaux solaires, elle présente un bilan carbone neutre, et un mariage eau-énergie réussi.
Une telle infrastructure est dimensionnée pour 250 000 équivalents habitant (EH), une unité bien connue des professionnels du secteur. 1 EH équivaut à une quantité d’éléments à traiter contenue dans 120 litres d’eau usée. Les grosses stations comme Paris ou Marseille s’échelonnent de 1 à 2 millions d’EH. Aquaviva a été conçue pour absorber l’augmentation de la population à l’horizon 2040, soit 20 à 30 %.
Dans les entrailles d’Aquaviva, l’eau usée suit un cheminement forcé, bien maîtrisé, pour ressortir dépolluée dans la mer. Les gros déchets supérieurs à 6 mm sont prétraités, ainsi que les huiles et les graisses. Une deuxième étape de tamisage filtre les macros-déchets supérieurs à 1 mm puis l’eau passe en bassin d’aération où s’activent nombre de bactéries qui dégradent les polluants carbonés, et en grande partie les azotés et phosphorés. Vient ensuite l’ultrafiltration : un passage forcé dans des centaines de micro-tubes dont la membrane piège impitoyablement le reste des matières en suspension et les micro-organismes de taille supérieure à 35 nm. En sortie, l’eau traitée reste non potable.
Les boues biologiques résultant de ces différentes étapes de filtrage seront centrifugées pour passer de l’état liquide à l’état pâteux, puis chauffées pour devenir solides. Elles passent ainsi d’une siccité (inverse du taux d’humidité) de 19 % à 95 %. Leur destin s’achève chez un industriel des hauteurs de Nice qui les utilise comme efficace combustible pour fabriquer du ciment. Aquaviva proposera très bientôt une partie de ses eaux traitées pour de la « REUT », notamment pour arroser les voiries et les golfs.
*Auribeau-sur-Siagne, Cannes, Le Cannet, Mandelieu-La Napoule, Mougins, Pégomas, La Roquette-sur-Siagne et Théoule-sur-Mer.

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