Low-Tech étudiante
Et si on revenait aux fours solaires ?

Par La rédaction, 2 juin 2024 à 16:45

La Relève

Des étudiants des Mines Paris-PSL de 2e année inscrits dans la formation UNDERSOLAR du Cycle Ingénieur civil ont conçu un four solaire à concentration en suivant une démarche low-tech, capable de faire fondre du verre. Ce projet d’ingénierie a émergé de discussions entre les artisans de la Verrerie de Biot et des chercheurs du Centre de Mise en Forme des Matériaux. Le 3 mai dernier, les élèves ingénieurs ont organisé une journée de démonstration tous publics de ce four à concentration et de cuiseurs solaires à l’entrée sud du parc des Bouillides à Valbonne.

Côté étudiant, tôle d’alu plaquée contre une forme parabolique faite en bois, une vitre simple ou une lentille de Fresnel, du scotch réfléchissant… Le principe est de concentrer la lumière dans le cylindre pour activer la cuisson. La vitre laisse passer les rayons infrarouges et UV et la montée en température se fait progressivement, en fonction du temps qu’il fait. À midi aux Bouillides, par temps voilé, on était à 70 degrés Celsius. En plein soleil, on atteint 130°C facilement en 20 minutes, voire 170°C. Les étudiants ont déjà préparé et mangé du riz, des pâtes, des lentilles et des gâteaux cuisinés sur ces fours.


Un prototype de concentrateur solaire a également été conçu par les élèves ingénieurs. Pour cette expérience, lentille de Fresnel, four fait de briques avec à l’intérieur du ciment réfractaire pour retenir la chaleur, creuset blanc en alumine qui peut monter à 1 700°C... Les étudiants ne visent ″que″ 1 200°C, la température nécessaire pour faire fondre du verre…


Un four solaire professionnel alimentaire Lytefire était également présent sur site, sur remorque, avec son propriétaire, Quentin Mercier, torréfacteur (société Aurinko) et ses 5 m² de panneaux solaires qui lui permettent de torréfier ou de cuire du pain en fonction de l’usage souhaité. Une révolution s’annonce chez les boulangers qui pourront arrêter de se lever quand tout le monde se couche. Dans les Alpes-Maritimes, qui sera le premier ?


Ces solutions solaires low-tech en tout cas réhabilitent le bon sens et sont la preuve qu’une alternative sérieuse aux énergies fossiles est possible.

Parution magazine N°45 (juin, juillet, août)

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