To prompt or not to prompt ?
De l'intérêt d'un collectif réflexif...
Quoi d'9 ?

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La communauté Sobriété numérique & Eco-conception de Telecom Valley portant sur le numérique durable a été lancée il y a un an et est co-animée par Bich Lecourt, Chrystel Simone et Michèle Delacroix. Elle vise à sensibiliser aux impacts du numérique, à partager des connaissances et des bonnes pratiques, et à porter des projets collectifs pour réduire l'impact environnemental du numérique. Bich Lecourt s'est prêtée au jeu de l'entretien en trois questions pour la rédaction.
Pourquoi avoir créé une communauté dédiée à la sobriété numérique au sein de Telecom Valley ?
L’impact environnemental du numérique n’est plus une abstraction. Selon une étude de l’ADEME datant de 2022, le numérique représentait il y a trois ans plus de 4 % de l’empreinte carbone nationale, soit 29,5 millions de tonnes de CO₂. Ce chiffre est en croissance exponentielle et pourrait rapidement doubler d'ici 2030 si nous ne changeons rien.
Face à cette urgence, il nous a semblé essentiel, avec Chrystel Simone et Michèle Delacroix, de mobiliser notre écosystème azuréen à travers une dynamique collective. Telecom Valley, l’association des acteurs du numérique sur le territoire depuis 1991, était naturellement la bonne structure pour porter cette initiative.
Notre communauté a été lancée en avril 2024 et vise à sensibiliser, à partager des retours d’expérience et à porter des projets concrets. Mais attention ! Nous ne venons pas donner des leçons. Notre ambition est de réunir les entreprises, étudiants, institutionnels, décideurs, managers et tous ceux qui le souhaitent, autour d’une approche ouverte, collaborative et surtout pragmatique. L’idée est de faire évoluer les pratiques à travers la mise en commun de connaissances, d’outils et de retours d’expérience opérationnels. Et peut-être, un jour, nous initierons un projet collectif territorial qui permettra de mesurer, réduire et concevoir autrement.
Une IA sobre, réalité ou utopie ?
Pour le moment, c’est une utopie, et l’exemple de Google est le plus parlant : +48 % d’émissions de CO₂ en cinq ans... en grande partie à cause de l’essor de l’IA générative.
Selon les données les plus récentes, ChatGPT compte plus de 123 millions d’utilisateurs actifs quotidiens à l’échelle mondiale. L’entraînement des modèles, l’hébergement des données et leur usage intensif consomment énormément d’énergie, sans parler des ressources rares nécessaires à l’infrastructure matérielle.
Pourtant, il est possible d’imaginer une IA plus sobre... à condition de changer complètement de paradigme.
D’abord, en adaptant l’IA à l’usage. Plus elle est simple, plus elle est efficace, sobre et fiable. C’est ce que montrent des cas d’usage industriel comme les véhicules à guidage automatique ou les cobots, qui reposent sur du machine learning optimisé et de l’IA embarquée. Autre exemple : dans les entreprises, les agents conversationnels spécialisés ou les micro-automatisations sur des tâches répétitives (tri de mails, requêtes en langage naturel sur une base de données) permettent d’améliorer l’efficience sans basculer dans le « toujours plus » de puissance.
En parallèle, des référentiels comme le RIA31, auquel norsys a contribué en tant que membre de l'INR, cherchent à évaluer les projets d’IA à l’aune de critères éthiques, responsables et durables, et au niveau européen, l’AI Act de 2024 réclame plus d’éthique et de transparence des IA.
L’auto-hébergement et les solutions open source peuvent aussi offrir des alternatives viables, locales et contrôlées. Encore faut-il que la sobriété devienne un vrai critère de choix pour les clients. Aujourd’hui, ce n’est pas encore le cas et la priorité reste la maîtrise des coûts ou la souveraineté. L’impact environnemental n'arrive pas en premier.
Comment la communauté Sobriété numérique et éco-conception agit concrètement sur ces enjeux ?
En passant de la prise de conscience à l’action ! Lors de l’AzurTech Summer le 3 juillet prochain, nous aurons un stand où les visiteurs pourront tester – gracieusement - deux outils d’analyse du cycle de vie, celui de GreenIT et monacvnumerique.fr développé conjointement par norsys, l'ADEME et la région Haut de France, qui permet le calcul du coût environnemental d'un service numérique à travers l’Analyse du Cycle de Vie (ACV). Nous voulons démontrer qu’il est possible de mesurer, comprendre et ajuster ses pratiques, même sans expertise technique avancée.
Telecom Valley est également devenue ambassadrice de Planet Tech’Care et nous sommes régulièrement sollicités par des partenaires comme l’ADEME ou des entreprises comme Verveine Consulting ou Himydata pour échanger ensemble et coorganiser des évènements, ce qui montre que la demande est réelle. Enfin nous poursuivons notre cycle de business lunchs/débats. Après l’éco-conception des sites web qui permet des actions concrètes avec des résultats immédiats et la sobriété de l’IA, notre prochain rendez-vous nous invitera à échanger sur les data centers - un sujet crucial pour demain, surtout lorsque l’on sait qu’ils sont désormais responsables de 46 % de l’empreinte carbone du numérique contre 16 % en 2020 selon les estimations de l'ADEME.
Telecom Valley en quelques mots
Telecom Valley est l’association référente de l’écosystème numérique azuréen. Depuis plus de trente ans, elle fédère les entreprises, chercheurs, institutions et écoles du territoire autour de projets collaboratifs, d’innovation et de transformation numérique. Elle anime notamment treize communautés thématiques : Cybersécurité, Data & IA, Open source, Test & Qualité Logiciel, Agilité, E-santé, Sobriété numérique & écoconception, M-tourisme & E-travel, UX-CX, Capital humain & Intelligence collective, Sophia Startups, Entrepreneuriat étudiant et fabrication numérique / IoT
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