Avec Dream Energy, Artea veut se faire une place dans l’univers de la recharge rapide

Par Emmanuel Maumon, 1 septembre 2023 à 08:29

Énergivores

Promoteur immobilier adepte du développement durable, Artea a construit l’Arteparc Sophia Antipolis. Un campus qui est le premier smart grid privé de la région avec des bâtiments capables d’échanger l’énergie produite par leurs panneaux photovoltaïques. Des panneaux solaires qui alimentent également une station de recharge pour véhicules électriques. Filiale d’Artea, Dream Energy entend d’ailleurs devenir un acteur majeur de la recharge rapide. Ceci en s’appuyant sur son modèle original de fournisseur d’énergie verte opérateur de bornes de recharge. Un modèle lui permettant de maîtriser son approvisionnement en énergie et de garantir des prix stables et compétitifs.

Promoteur et foncière immobilière à très forte valeur environnementale, Artea a édifié au cœur de la technopole l’Arteparc Sophia Antipolis. Sur un terrain de 16 500 m2, cet Arteparc se compose de trois bâtiments tertiaires dont l’un est entièrement occupé par le laboratoire de recherche d’IBM sur l’intelligence artificielle. Un autre accueille un espace de coworking et un restaurant exploités directement par Artea, respectivement sous les marques Coloft et Amici. Un bâtiment doté d’un immense rooftop offrant une vue panoramique exceptionnelle et pouvant se transformer en espace événementiel privatisable.


Le premier smart grid privé de la région  


Néanmoins, l’Arteparc Sophia Antipolis se distingue surtout parce que, réalisé en partenariat avec Enedis, il est le premier smart grid privé de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Disposant chacun d’une centrale photovoltaïque sur le toit, les bâtiments produisent de l’électricité et sont capables de la partager dans le cadre d’une convention d’autoconsommation collective. Un intérêt d’autant plus grand que ces bâtiments ont des courbes de charge différentes. Les pics de consommation des bâtiments n’hébergeant que des bureaux n’étant pas les mêmes que celui accueillant le restaurant. Cette capacité d’échanges augmente l’autonomie à l’échelle de l’Arteparc. Une autonomie renforcée par l’utilisation de deux batteries qui permettent de stocker l’énergie lorsqu’elle n’est pas consommée pour la réinjecter dans les bâtiments au bon moment. Ainsi, l’autonomie de l’Arteparc Sophia Antipolis peut atteindre les 60 % alors qu’elle est généralement de 30 % pour un bâtiment unique à énergie positive.

 

A Sophia Antipolis, l’énergie produite par les panneaux solaires sert également à alimenter une station de recharge pour véhicules électriques. Installée à l’entrée de l’Arteparc, cette station comprend trois points de recharge dont l’un peut délivrer une puissance pouvant atteindre 160 kW. De quoi, pour les véhicules acceptant cette puissance de charge, récupérer 80 % d’autonomie en une vingtaine de minutes. Cette station de recharge rapide est ouverte à tous les utilisateurs de véhicules électriques, à un tarif de 0,39 €/kWh, payable via un badge ou par carte bancaire.


De l’immobilier aux bornes de recharge  


La volonté d’Artea est de reproduire ce triptyque (construction de bâtiments/production d’énergie 100 % renouvelable/exploitation de bornes de recharge), non seulement au sein de ses Arteparcs, mais également sur bien d’autres sites. Pour cela, le groupe a créé Dream Energy, véritable bras armé de la maison mère sur toute la partie énergétique et environnementale. Pour son directeur du Développement, Nathan Dubois-Stora, la première ambition de Dream Energy consiste à bâtir un réseau de recharge alimenté par sa propre électricité renouvelable. Une énergie produite aujourd’hui par 70 centrales hydrauliques et photovoltaïques. Afin de compenser l’intermittence des énergies renouvelables, Dream Energy développe un réseau de batteries puissantes (entre 300 kW et 1 MW) implantées dans les stations de recharge ou directement dans les centrales hydrauliques et photovoltaïques. Des unités de production qui permettent d’alimenter le réseau de stations de recharge Dream Energy.


Un réseau qui s’est d’abord déployé sur des projets immobiliers tertiaires au sein desquels sont intégrés des technologies environnementales et des stations de recharge. Ainsi Dream Energy a naturellement installé ses premières stations de recharge au sein des sites du groupe Artea. Des Arteparcs comme ceux de Sophia Antipolis ou de Lille-Lesquin où elle maîtrisait le foncier et l’approvisionnement en énergies renouvelables. Mais un autre volet du déploiement concerne un ensemble de stations de recharge qui ne sont pas nécessairement sur des programmes immobiliers. D’ailleurs, à terme, le réseau comportera essentiellement des stations totalement indépendantes des projets immobiliers d’Artea. Des stations qui pourront notamment être implantées sur les parkings d’hôtels ou de centres commerciaux.


Un objectif de 300 stations de recharge en France d’ici 2025 


Dans le domaine de la recharge, Dream Energy affiche de grandes ambitions et vise un objectif de 300 stations à l’horizon 2025. Des stations équipées de quatre à vingt points de charge rapide qui permettront d’accompagner les nouveaux besoins des électromobilistes en garantissant une autonomie maximale dans des délais de charge très réduits. D’ores et déjà, l’entreprise exploite plus de 300 points de charge répartis sur une dizaine de stations. Un nombre qui devrait augmenter très rapidement puisqu’une soixantaine de stations seront opérationnelles d’ici la fin de l’année. Ainsi à Sophia Antipolis, Dream Energy va ouvrir très prochainement une seconde station sur le nouveau Campus Orange. Une station comportant huit points de charge, dont six ultra-rapides délivrant jusqu’à 300 kW de puissance. Les bornes sont déjà installées, mais Enedis doit encore finaliser leur raccordement au réseau. 


En outre, Dream Energy compte développer son réseau sur cinq pays européens. Elle vient d’ouvrir sa première station en Italie et souhaite également travailler en Espagne, au Portugal, en Belgique et au Luxembourg. Pour développer son réseau de stations de recharge, Dream Energy a noué un partenariat avec Siemens. L’équipementier lui fournit des bornes de recharge rapide de dernière génération : les bornes Sicharge D. Modernes et robustes, ces bornes délivrent une puissance élevée, modulable de 160 à 300 kW. Elles ont aussi la capacité de répartir intelligemment la charge entre deux véhicules afin d’optimiser les temps de charge de chacun. De plus, elles s’adaptent à toutes les applications et offrent un large écran 24 pouces pour un parcours client simplifié. Enfin, elles sont ouvertes à tous les véhicules électriques en mettant à disposition différents types de connecteur.

 

La stratégie de Dream Energy pour devenir un acteur majeur du secteur 


Pour atteindre ses objectifs et devenir un acteur majeur de la recharge en France, Dream Energy mise sur son modèle particulier consistant à apporter une solution énergétique globale. Ceci en étant à la fois producteur d’électricité, fournisseur d’énergies renouvelables et enfin opérateur de bornes de recharge. Un modèle qui lui permet de garantir des bilans carbone faibles, mais aussi des prix stables et extrêmement compétitifs. Un point très important pour Nathan Dubois Stora qui estime que : « Pour que la transition énergétique se fasse, il faut qu’elle soit juste, pérenne et acceptable en termes de tarifs ». Or aujourd’hui, le marché de l’électricité est devenu particulièrement volatil, avec des hausses de prix souvent très violentes chez certains opérateurs. 


Son modèle intégré permet à Dream Energy de se démarquer de cette dynamique et de se positionner avec Artea comme un bâtisseur d’écosystème. Aussi bien à Sophia Antipolis avec de l’immobilier, un smart grid et des bornes de recharge, qu’avec ses stations dans des centres commerciaux où elle apporte de l’énergie verte, des ombrières photovoltaïques et la stabilité des prix. Par ailleurs, pour séduire certaines collectivités locales, Dream Energy propose non seulement de prendre en charge la totalité de l’investissement de stations mais aussi, en plus de l’offre de recharge, de construire et d’exploiter un pôle services au sein duquel se trouvent un espace sanitaire, un espace snacking, un espace de détente et de jeux pour enfants. L’idée est de pouvoir, sur certains emplacements stratégiques dans des zones disposant de peu de services aux alentours, proposer des stations permettant de valoriser au maximum le temps du conducteur lorsqu’il est à l’arrêt pendant une vingtaine ou une trentaine de minutes.

Parution magazine N°42 (septembre, octobre, novembre)

Qu’en pensez-vous ?

Donnez-nous votre avis

Pour vérifier que vous êtes une intelligence humaine, merci de répondre à ce questionnement lunaire.