Pôle SAFE, Cap sur le NewSpace

Par La rédaction, 30 novembre 2023 à 20:41

De Tech à tech

Le pôle de compétitivité SAFE et l’entreprise ACRI-ST ont organisé la deuxième édition de la Journée du NewSpace – Région Sud le mardi 7 novembre 2023 au CERGA (Centre d’Études et de Recherches géodynamiques et astronomiques) sur les hauteurs de Grasse, en partenariat avec la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Commandement de l’Espace (CDE) du ministère des Armées, Connect by CNES et les Assises du NewSpace.

L'industrie spatiale azuréenne était bien représentée à Grasse, sous la houlette d’Odile Fanton d’Andon en hôtesse éclairée. Faisant suite au lancement de SUD Connect by CNES en mai dernier au Business Pôle de Sophia Antipolis, la Journée du NewSpace a réuni une centaine d'acteurs régionaux à la pointe pour comprendre et échanger autour des nouvelles manières de faire dans ce secteur si particulier. L’écosystème spatial azuréen a en effet beaucoup de choses à dire sur la structuration actuelle et à venir de l'écosystème spatial. Et elle l’a dit sans langue de bois le 7 novembre dernier. Poids des normes à géométrie variable en fonction des acteurs, nouveaux modes de coopération entre PME et grands groupes, dernières innovations dans les marchés applicatifs du spatial, nouveaux segments sol et transmissions optiques… Une belle matière à réflexion et, le plus important, accessible aux non-initiés.



Kezako le NewSpace ?


Moderne dans sa connotation, le terme illustre la révolution d’approche qui est en train de se faire, de moins en moins silencieuse. L’État et les grands groupes n’ont plus le monopole opérationnel de l’espace. Et sur le plan stratégique, les « petits » phosphorent de plus en plus.


Le NewSpace désigne ce mouvement d’acteurs privés d’un nouveau genre qui s’immisce dans l’écosystème spatial existant et qui au passage le secoue un peu (beaucoup). Jusqu'alors régi par des financements publics aux grands groupes qui faisaient dégringoler cette manne aux sous-traitants dans toute la chaîne de l’industrie spatiale (et qui le font toujours), l'accès à l'espace se privatise de plus en plus et les startups n’hésitent plus à faire leur propre conquête et à jouer des coudes pour trouver une place acceptée dans cette industrie de pointe à la culture oligopolistique.


L’enjeu n’est rien de moins que de démocratiser l'industrie spatiale en la rendant de plus en plus accessible. Les nanosatellites cassent les codes des modèles économiques existants et aujourd’hui, pour quelques centaines de milliers d’euros, lancer un objet dans l’espace est devenu possible. Cette conquête 2.0 n’est pas exempte de risques, les plus grands étant d’exporter là-haut nos querelles d’influence et nos embouteillages terrestres de débris.



Des relations civilo-militaires décomplexées


La journée a débuté par la signature d'une convention entre le Commandement de l’Espace, représenté par le colonel Pierre Quéant, chef de la division Capacités du CDE, et le nouveau président du Pôle SAFE, Benoit Hancart, responsable des relations institutionnelles France chez Thales Alenia Space. Benoit Hancart succède à Riadh Cammoun et avant lui à Claire-Anne Reix, partie bien trop vite, qui dès 2005 avaient œuvré au développement de ce pôle de compétitivité axé sur les risques.


Le colonel Pierre Quéant a souligné l'intérêt croissant de la Défense pour le NewSpace et en particulier, celui du CDE pour repérer les pépites locales au plus vite. Au vu de la concurrence mondiale, c’est un impératif géopolitique. Le colonel a ensuite présenté à l’assemblée la feuille de route technologique du Commandement de l’Espace dans ce lieu emblématique du spatial qu’est le plateau de Roquevignon. Il y a quelques années en effet, la société sophipolitaine ACRI, spécialisée dans le traitement de données environnementales issues de l’observation de la Terre par satellite, a racheté à l’État les locaux de cet ancien centre d’études et de recherche en astronomie avec l’ambition de lui redonner un nouveau souffle. Le site grassois dédié à la recherche et à l’innovation s’est vite fait une place dans l’écosystème spatial azuréen.



L’écosystème spatial régional se structure


Loïc Chanvillard, délégué maralpin du Pôle SAFE, a rappelé opportunément que plusieurs PME azuréennes sont déjà dans les starting-blocks du NewSpace. ACRI, OSM, SpacePharma, Sophia Engineering, LuxCarta, AzurIA… Elles peuvent compter localement sur l’appui de centres de recherche de pointe comme l’INRIA, l’Institut interdisciplinaire d'Intelligence artificielle Côte d’Azur et l’École des Mines qui infuse décidément partout. 


L’enjeu du Pôle SAFE azuréen, plus largement, est que les entreprises se l’approprient pleinement en multipliant les synergies et en faisant naître de nouveaux projets. Une conception smart d’intelligence collective en somme, pour garder la maîtrise de l’industrie spatiale et surtout la faire avancer dans de bonnes directions.

Parution magazine N°43 (décembre, janvier, février)

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