Le Moulin d'Opio
témoin ressuscité de 175 ans d'oléiculture

Il a bien failli disparaître. Jusqu’à très récemment, le Moulin de la Brague appartenait à la famille Michel. Sept générations se sont succédé depuis 1848. La dernière n’est pas arrivée à transmettre le patrimoine pour des raisons essentiellement financières. Le moral était donc très bas en fin d’année dernière et l’on peut encore lire sur le site www.moulin-dopio.com le mot résigné annonçant la fin. ˮC’est avec regret et beaucoup d’émotions que nous vous informons de la fermeture de notre entreprise…ˮ

Un an plus tard, l’horizon s’est dégagé et ce, grâce à l’appui des collectivités territoriales et des services publics de proximité. En première ligne, la Mairie d’Opio, très attachée à la valeur patrimoniale matérielle et immatérielle du moulin. Au printemps, la Communauté d'Agglomération de Sophia Antipolis s’est positionnée pour racheter le foncier dans le cadre de sa politique agricole et alimentaire et le Département des Alpes-Maritimes a mis sa pierre en soutenant la démarche. L’enjeu pour la filière oléicole était réel. Avant sa fermeture, le moulin produisait 60 % de l’huile d'olive des Alpes-Maritimes.

La production AOP de Nice est issue d’une longue histoire. Avant 1967, c’est une économie de cueillette, très artisanale. A partir des années 1980, les techniques se modernisent. Apparition des premiers filets pour la récolte, apparition des premières coopératives d'utilisation des matériels agricoles… L’utilisation des techniques raisonnées se répand, incluant une irrigation plus localisée, et la pâte d’olive de Nice se commercialise de plus en plus. En 2001, l’olive de Nice est labellisée AOC. En 2004, c’est au tour de l’huile d’olive de Nice de l’être et le bon terme est désormais AOP (la règlementation européenne fait la distinction entre olives de table et pâte d’olive, et l’huile d’olive). Aujourd’hui, la production AOP de l'olive de Nice, c’est en chiffres près de 31 000 oliviers de variété Cailletier plantés sur 260 hectares qui produisent près de 90 tonnes d’olives labellisées AOP. Dans les 58 tonnes destinées à produire de l’huile, 6 seront commercialisées par 73 producteurs d’huile AOP qui ont su braver les ravages de la mouche de l’olive...

Les nouveaux exploitants du moulin sont partis sur une estimation de production de 400 tonnes, toutes variétés confondues. Nous ne pouvons que leur souhaiter plein succès dans cette reprise d'activité.

Avant d’aller faire triturer ses olives, prendre rendez-vous au 07 57 76 88 73 si le poids total dépasse les 180 kg. Tarif dégressif pour la trituration en fonction du poids.

Venir avec des contenants propres. Achat possible sur place de bidons neufs.

1 route de Nice, Opio - / moulin@scic-ferrages.fr - moulin-opio@agglo-casa.fr

C’est la coopérative citoyenne Les Ferrages qui s’est engagée aux côtés de la CASA avec l’appui des communes d’Opio, de Châteauneuf et de Caussols, pour redonner vie au Moulin de la Brague. Parmi ses missions : développer la production biologique locale, contribuer aux dynamiques de transition territoriale et favoriser l'accès à une alimentation durable pour tous. La coopérative s'appuie aujourd'hui sur 130 coopérateurs, le Marché paysan de Châteauneuf, une ferme intercommunale de 1 hectare située à cheval entre Opio et Châteauneuf, et un service de distribution bio local pour la restauration collective avec plusieurs cantines alimentées en circuit court (Châteauneuf en premier, puis Opio et depuis janvier 2023, les cantines de la ville d’Antibes, en tout 6 000 repas par jour). La coopérative vient de remporter un marché public sur les laitages et fromages qui va aussi alimenter les cantines et les crèches. Des bidons de 5 litres sont utilisés pour limiter les pertes alimentaires qui sont passées de 300-340g de déchet par jeune à une fourchette entre 40 et 80g en fonction des établissements. La coopérative est également impliquée dans l’animation territoriale autour des activités agricoles.