Pôle SCS,
quels enjeux dans la confiance numérique ?

Par La rédaction, 30 novembre 2023 à 20:45

De Tech à tech

Le Pôle SCS vient de publier sa 9e note sur la confiance numérique en collaboration avec la société In Extenso. Cette publication s’inscrit dans le cadre de l’Observatoire du Numérique en Région Sud qui caractérise et analyse les principales tendances de la filière du numérique en région. Les éléments principaux de la note sont repris ici.

La confiance numérique est un concept complexe qui englobe à la fois la fiabilité et la sécurité dans l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. Au fil des ans, elle est devenue un enjeu sociétal et industriel aussi important que le développement des technologies numériques elles-mêmes au vu de la place centrale du numérique dans toute activité. Le champ est vaste et répond à un besoin fondamental de protection et de confiance de l’ensemble des parties prenantes au sein des écosystèmes sectoriels et régionaux.



Une filière dominée par les PME


Pour ne citer que quelques chiffres clés, la filière numérique française pèse 17,7 Mds de CA et représente 2 129 acteurs et 86 700 emplois. La filière est dominée par les PME et seuls 75 acteurs sont de grandes entreprises. La dynamique récente est marquée par une très forte accélération des recrutements. La stratégie nationale cyber, initiée en 2021, a fixé comme objectif de tripler le chiffre d’affaires du secteur d’ici 2025 et à mi-parcours, force est de constater que le rythme de croissance actuel reste insuffisant (7 % en moyenne au national pour un besoin de plus de 20 %).[1] La France a du mal à passer à l’échelle supérieure. Pourtant le pays bénéficie d’un certain nombre d’atouts hérités de l'excellence de sa R&D. À date, les solutions se concentrent sur des niches et la France est à la pointe de l’état de l’art mondial dans les domaines de l’intelligence artificielle & du machine learning, de la cryptographie et des technologies post-quantiques.


Dans un contexte de concurrence mondiale, le marché français connaît une importante phase de consolidation et l’Observatoire du numérique note 41 acquisitions d’entreprises entre 2021 et 2023. Ces transactions ont revêtu une diversité de formes, du rachat classique entre entreprises à des acquisitions d’entreprises par des fonds financiers et des transactions entre fonds. La plupart de ces opérations ont eu lieu entre partenaires français.


 

Levées de fonds et règlementation


L'émergence récente de fonds d’investissement spécialisés dans le domaine de la cybersécurité comble une lacune qui limitait jusqu’alors la maturité de l'écosystème. À titre d'illustration, Auriga Partners a récemment réussi à lever 50 millions d'euros pour financer 25 prises de participation au sein de jeunes entreprises innovantes. Ces fonds ont permis une augmentation significative des investissements et plus de 340 millions d’euros ont été levés en cumulé en 2023 pour le seul secteur du cyber.


En matière règlementaire, l’Europe a mis en place l’European Cyber Resilience Act, un cadre juridique qui décrit les exigences en matière de cybersécurité pour les produits matériels et logiciels mis sur le marché de l'Union européenne. Les fabricants sont désormais obligés de prendre la sécurité au sérieux tout au long du cycle de vie d'un produit. Du côté français, on s’est doté d’un « cyberscore » entré en vigueur fin 2023. Il prend la forme d’un affichage A-B-C-D-E du niveau de protection offert par les grandes plateformes numériques et permet aux internautes d’évaluer la sécurité de leurs données personnelles sur les sites et sur les réseaux sociaux sur lesquels ils naviguent.



Un secteur à 2 vitesses


Les TPE/PME sont le plus grand atout du secteur numérique et dans le même temps, son plus grand risque. Dans le domaine de la confiance numérique en effet, le grand écart opérationnel se creuse entre les grandes entreprises et les TPE/PME. Les grands groupes sont dotés des ressources financières et humaines nécessaires et ont la capacité d'investir massivement dans la sécurité numérique. A contrario, les plus petits ont plus de mal et c’est la porte ouverte à la cybervulnérabilité.



[1] À titre de comparaison, la croissance des entreprises du numérique du Sud a été de 11 % ( données du Syntec Numérique).

Parution magazine N°43 (décembre, janvier, février)

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