L'industrie chimique célèbre ses 100 ans... Une éternelle jeunesse

Par Jacques Jacquet-Stemmelen, 1 décembre 2021 à 20:55

De Tech à tech

Une célébration placée sous le signe de la jeunesse appelée à répondre aux 120 000 recrutements de jeunes talents dans les 5 ans à venir. Avec CHEMTECH et ses 69 premières startups sélectionnées pour leurs innovations de rupture, l’industrie chimique construit son futur vers un horizon écoresponsable et décarboné.


Pour être l’un des plus anciens secteurs industriels en France dont les premières fondations remontent au début des années 1800, l’industrie chimique a célébré, le 20 octobre 2021, le centenaire de son organisation professionnelle FRANCE CHIMIE.

Une manifestation pleine d’énergie placée sous le #AccéléronsDEMAIN devant une salle Pleyel comble avec la présence de nombreuses délégations d’étudiants représentant universités et écoles d’ingénieurs. Point d’orgue de cette journée le lancement en partenariat avec bpifrance de CHEMTECH , communauté des startups de la Chimie regroupant une première sélection de 69 entreprises, dont 12 d’entre elles étaient invitées à présenter leurs innovations : chimie en flux, intelligence artificielle, catalyseurs nouvelles générations, conversion du CO2…. Invitée de marque, Madame Agnès PANNIER-RUNACHER s’est longuement entretenue avec les dirigeants des startups, notamment avec les entreprises PILI , LACTIPS et ALYSOPHIL.


CHEMTECH a pour vocation de regrouper les startups porteuses d’innovations de rupture et préfigurant l’industrie chimique du 21ème siècle. Six domaines principaux privilégiés alignés avec les axes du plan France 2030 : la Chimie biosourcée et les biotech industrielles, les solutions pour batteries et électrolyseurs, le recyclage chimique et la valorisation du CO2, les applications pour la Santé, les solutions digitales pour la Chimie et la mesure, la surveillance, l’optimisation des procédés. On se doit de relever l’entrée en force de l’intelligence artificielle dans la chimie d’aujourd’hui et de demain et l’émergence du couple chimie quantique/ordinateur quantique illustrée par la jeune société française QUANDELA avec pour applications le développement de nouveaux matériaux destinés à l’aéronautique et le développement de nouveaux polymères. Cette dernière vient d’annoncer la mise en ligne à l’horizon de juillet 2022 de la première application en matière d’informatique quantique permettant d’apprendre à programmer.


En France, un véritable écosystème de startups, encore trop méconnu, a émergé dans ce secteur. Convaincus qu’il représente un vivier d’excellence scientifique et d’innovation, France Chimie et Bpifrance se sont associés pour recenser au sein de CHEMTECH ces jeunes entreprises, les aider à réaliser tout leur potentiel et bâtir une communauté plus forte et plus visible.


Industrie de pointe ayant placé l’innovation au coeur de ses procédés, la Chimie offre des solutions pour répondre à la plupart des grands défis à venir : santé, mobilité, bâtiment, alimentation, matériaux, cosmétique, et plus globalement environnement et décarbonation. Pour Luc Benoit-Cattin, Président de France Chimie « Cette aptitude à innover n’est pas le fruit du hasard. Nos entreprises ont développé de nombreuses passerelles entre la recherche académique et la recherche privée. » et de rappeler que « l’excellence académique de la chimie française a été récompensée par 10 Prix Nobel. »


Premier secteur industriel exportateur avec une contribution de 12 milliards d’euros par an à la balance commerciale de la France, employant 220 000 salariés dans la branche, l’Industrie chimique recrute 20 000 personnes par an et annonce le recrutement de 120 000 nouveaux talents d’ici 5 ans. Avec 8 % des effectifs et 2 milliards d’euros annuels consacrés à la R&D, l’innovation est au cœur de l’ADN de cette industrie qui a toujours considéré que cette capacité d’innovation est stratégique, stratégique pour le leadership technologique de la France et de l’Europe, stratégique pour la construction de l’économie éco-responsable et décarbonée de demain.


Reste que ce renouveau repose sur des innovations de rupture dont le développement se heurte à un modèle d’investissement dépassé. A l’occasion du Hello Tomorrow Global Summit des 30 novembre au 3 décembre qui s’est tenu à Paris, le BCG a produit un rapport intitulé The Deep Tech Investment Paradox: a call to redesign the investor model d’où il ressort que face à la 4ème vague d’innovation « la plupart des sociétés de capital-risque ont eu du mal à explorer de nouveaux horizons au-delà des biotechnologies et des TIC/du numérique, certaines d'entre elles ont encore restreint leur stratégie d'investissement en optant plutôt pour la puissance des rendements distribués ».Constat est dressé que les startups fondées sur des innovations de rupture se différencient aujourd’hui par leur choix d’explorer des problématiques complexes à l'intersection de la science et de l'ingénierie technologique et industrielle et qu’elles ont pour livrables des produits et non des applications. Du fait de la complexité des problèmes auxquels s’attaquent ces entreprises de rupture et l’immaturité de leurs technologies, il leur est prêté un a priori exagérément risqué selon le rapport du BCG qui conclut : « il convient d'établir un nouveau modèle d'investissement qui corresponde mieux aux caractéristiques uniques de ce domaine ».


A quand, l’émergence de ce nouveau modèle de financement dans « Le plan d’investissement pour la France de demain : France 2030 » ?


Parution magazine N°35 (décembre, janvier, février)

Qu’en pensez-vous ?

Donnez-nous votre avis

Pour vérifier que vous êtes une intelligence humaine, merci de répondre à ce questionnement lunaire.