Aqueduc de la Bouillide
Trace d’une architecture latine

Par La rédaction, 15 octobre 2025 à 11:08

Arts en scène

Vestige si utile de l’Antiquité, l’aqueduc de la Bouillide vient d’être réhabilité sous l’impulsion de la Communauté d’Agglomération de Sophia Antipolis, de la Mairie de Valbonne et de la Fondation du Patrimoine. Retour sur cette rénovation qui nous rappelle que l’architecture est le premier art…

Peu de choses sont restées visibles du passé romain d’Antibes. Dans l’Antiquité, Antipolis, la ville d’en face dans la langue de Platon, était un port de commerce et accueillait les navires grecs. À l’arrivée des Romains, la cité s’est développée et il a été nécessaire de capter des sources éloignées pour amener l'eau en ville et répondre aux besoins croissants d’une urbanisation qui s’accélérait.


Deux aqueducs furent construits pour l’approvisionnement en eau des habitants, l’aqueduc de la Font Vieille, long de 4,5 km, alimenté par les sources du Vallon de la Brague, et l’aqueduc de la Bouillide, d’une longueur de 16 km, captant les eaux de sources situées sur les actuels territoires de Valbonne et de Mougins, et traversant quatre communes, Antibes, Vallauris, Biot et Valbonne.


Aujourd’hui, les traces de ces ouvrages sont encore visibles. L’aqueduc de la Bouillide est caractérisé par une branche principale qui lui a donné son appellation actuelle, et par une branche secondaire dite de la Valmasque. Les deux branches se rejoignent près du pont-aqueduc qui enjambe la Valmasque, en contre-bas du chemin des Trois-Moulins.


Les recherches récentes sur le parcours supérieur ont permis de reconnaître un passage en tunnel, un pont à une arche, effondré, un pont à deux arches et un pont à cinq arches dont il ne reste en élévation que les culées et une pile. À mi-parcours se trouvait un bassin de décantation ou de régulation. Le conduit ne comporte pas de regard de visite, le canal (0,45 m par 1,20 m sous voûte) ne permettant pas le passage d'un homme. Sa durée de fonctionnement, estimée par l'étude des lamines, a été évaluée à 160 ans. Une similitude architecturale avec l'aqueduc de Fréjus et les thermes de Cimiez laisse supposer que l’aqueduc de la Bouillide leur est contemporain.


Le 1er juillet 2024, la Communauté d’Agglomération de Sophia Antipolis et la Mairie de Valbonne ont signé une convention de collecte de don avec la Fondation du Patrimoine pour réhabiliter une des parties aériennes visibles de l’aqueduc de la Bouillide. Les travaux ont été phasés : dévégétalisation de la structure, réfection des joints, comblement des vides, restauration partielle des maçonneries disparues… L’objectif était double : renforcer l'étanchéité de l'ouvrage et restituer l’aspect monumental du pont-aqueduc en stoppant sa dégradation, tout en s’assurant à plus long terme de sa transmission aux générations futures.


Le montant du chantier s’est élevé à 340 000 €, cofinancé par la CASA à hauteur de 75 %, la Commune de Valbonne à hauteur de 10 % et la Fondation du Patrimoine à hauteur de 15 %, dans le cadre d’une convention de fonds de concours.


Le 13 octobre dernier, une visite de fin de chantier a marqué la fin des travaux de restauration de cet ouvrage antique. L’occasion d’annoncer une suite : les futurs aménagements de valorisation du site.

Parution magazine N°50 (septembre, octobre, novembre)

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